Historique
Issue d'une grande passion familiale pour le cinéma amateur, la Compagnie Sanson Film a vu le jour en décembre 1961, avec le premier film en 8 mm de Pierre Sanson (le père de Philippe). Les racines de cet amour du cinéma de famille, précèdent même cette période 8 mm, avec des films en 9,5 mm tournés dans les années 50 par Louis-Wilfred Richard (le grand-père maternel de Philippe). Ces premières projections en 9,5 mm avaient lieu dans la salle à manger, sur un drap blanc tendu tant bien que mal. Dans ce format, les perforations des films se trouvaient dans l'inter-image, au beau milieu du film, sur cette petite ligne noire, minuscule, séparant les images d'un bord à l'autre de la pellicule. Lorsque la griffe du projecteur ne prenait pas correctement cette perforation, elle infligeait aux images une griffure dévastatrice et irréparable ! Les projections étaient souvent interrompues et parfois une image se figeait sur l'écran faute d'avoir reçu correctement la griffe d'entraînement. Son temps d'arrêt prolongé devant la forte chaleur de l'ampoule, la faisait se transformer en une sorte de "caramel de pellicule" dont on pouvait voir la "cuisson" en direct ! L'image, et même parfois une partie du film, étaient définitivement détruites.
Dès 1967, la production familiale prend le nom de Cie Sanson Film sans pour autant être une structure officielle. Les fins de bobines des films de vacances permettent à Philippe de se faire la main en réalisant de très courts métrages, auxquels participent ses 2 soeurs et ses 3 frères, comme comédiens. À cette époque reculée, le 8 mm est en fait du 16 mm dont les perforations sont doublées, le film étant coupé ensuite en deux dans la longueur, après développement. Les bobines de 7,5 m de film 16 mm, étaient retournées pour être exposées deux fois sur les deux moitiés de 16 mm et finalement revenaient du laboratoire sous la forme d'une petite bobine de 15 m de film 8 mm. Ces films étaient en noir et blanc ou en couleurs, ils étaient muets. Ce format 8 mm sera utilisé 25 ans par la Compagnie, de 1961 à 1986, quelques années après, il ne sera plus ni fabriqué, ni développé.
Le format Super 8 arrive dans la Compagnie en 1971. Il fait très vite concurrence à son prédécesseur le 8 mm, avec des cassettes faciles à manipuler : pas de bobine à retourner, donc plus de risque de voiler le film à la lumière. Les caméras plus performantes proposent des avancées techniques aux amateurs : zoom très puissant, vitesse variable, et bientôt enregistrement du son directement sur le film. La surface de l'image est supérieure à celle du 8 mm, car le Super 8 possède des perforations plus petites. Malgré un réel progrès pour l'amateur, le format Super 8 cumule quelques défauts : fragilité des perforations minuscules, instabilité de la pellicule dans la cassette en plastique entraînant parfois un léger flou. Les films deviennent donc sonores et la Compagnie réalise une grande série de productions avec dialogues, musiques et même play-back ! Ce format va remplacer le 8 mm, il sera utilisé 30 ans, de 1971 à 2001, année du dernier film Super 8 tourné par la Compagnie.
Au cours de cette "période Super 8", la Compagnie tourne le plus long métrage de son histoire le "Mimile Show" (1983). Depuis 1975, Philippe travaille sur les tournages, et son chef, Mimile (Émile Loubet), fête ses 60 ans en 1983. Pour lui rendre hommage, Philippe réalise un film en Super 8, d'une durée de 45 minutes, auquel participent 80 personnes. Des techniciens, des acteurs, des amis, la famille... se retrouvent devant la caméra pour souhaiter un Bon Anniversaire à Mimile. Certains apparaissent dans des sortes de petites mises en scène, d'autre parlent avec émotion, chantent, se déguisent... deux mois de tournage pour cette fresque fraternelle qui sera projetée chez Mimile, à Brétigny-sur-Orge, le jour de ses 60 ans. À partir de ce film, la Compagnie va devenir en 1985, une association officiellement déclarée (Loi 1901), soutenue par l'adhésion de nombreuses personnes ayant participé au Mimile Show. Le logo à la silhouette de Fred Astaire est créé par Pierre Lemé (beau-frère de Philippe).
Association régie par la loi du 1er juillet 1901 - Déclarée le 9 septembre 1985 à la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie sous le n°2720
Les moyens mis en oeuvre et l'énergie dépensée à chaque tournage sont de plus en plus en décalage avec le format des films. Ce Super 8, fragile et difficile à exploiter surtout au niveau de sa bande son, n'est plus à la hauteur des projets de l'association nouvellement fondée. Grâce à un cadeau d'Alain Decaux (quelques bobines de film couleurs inversible), la Compagnie Sanson Film entre dans une nouvelle ère, celle du 16 mm ! La collaboration et la compétence technique de Michel Dalmet allaient permettre le tournage du premier film dans ce format à la frontière de l'amateur et du professionnel : l'adaptation d'une nouvelle de Guy de Maupassant, "Le baptême". C'est Patrice Velut qui en assure la réalisation et les acteurs de la troupe du Gothique de Bazemont qui apparaissent à l'écran, avec Luc Sappin dans le rôle du prêtre. Le F.R.J.E.P. de Bazemont (Le Gothique) est coproducteur avec l'association. Cette production de 20 minutes mobilise une équipe importante et des moyens techniques dignes des "grands films" ! Plusieurs productions vont se suivre d'années en années, mobilisant toujours les talents et la passion, faisant côtoyer professionnels et amateurs, devant comme derrière la caméra.
En 1988, pour la formation médicale continue, les Laboratoires Sandoz sponsorisent une production de la Compagnie : "Chacun son choix". C'est un film de 20 mn, tourné en format 16 mm couleurs/inversible, à Rouen avec le plus gros budget de l'histoire de l'association. En 1989, pour marquer le bicentenaire de la Révolution française, la Compagnie co-produit avec le Gothique : "Né le 15 prairial", une fresque historique traversée par une petite fille (jouée par Pauline Barbier-Monceau), sous la Terreur. Premier film en 16 mm négatif/couleurs d'une durée de 10 minutes. En 1993, c'est un clin d'œil au film noir américain que produit l'association : "Clichés", tourné à Maule et à Épône, en 16 mm négatif noir et blanc, de 4 minutes. Certains plans de ce film ont été inspirés par le film de Mel Brooks : " Frankenstein Junior".
Après le 8 mm, et le 9,5 mm avant lui, après le Super 8 et le 16 mm... la Compagnie va entrer dans l'ère numérique en 2001. C'est avec la collaboration technique de Jean-Noël (frère de Philippe) que la Compagnie se lance dans le tournage de "Court Toujours" une "cascade" d'hommages aux grands films du cinéma (et à ses grands personnages). Le Gothique co-produit ce film et fournit au tournage un nombre très important de costumes. Depuis ce film, les productions de l'association sont tournées en format vidéo numérique (Cassettes MiniDV puis Cartes HD). Ce résumé de l'histoire de la Compagnie Sanson Film est très succinct, il est complété par l'histoire de l'action pédagogique proposée (ci-dessous) pour faire découvrir le cinéma et les images animées, aux jeunes et autres spectateurs. Depuis 1977, la Compagnie propose des interventions en milieu scolaire et autres lieux culturels et associatifs, pour faire découvrir les coulisses du métier. Voir l'article sur l'activité pédagogique de la Cie Sanson Film |