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PAUL BONIS

Paul (pellicule à la main) avec Luigi Comencini - 1988

Paul est né à Andrézieux-Bouthéon dans la Loire, le 12 mars 1939.

Il a quitté ce monde le 2 juillet 2015, à Le Bono dans le Morbihan.

"Le chef op ? - C'est le petit monsieur en costume de marin-pêcheur, la clope aux lèvres !"

 C'est très exactement le 8 avril 1987 que j'ai connu Paul Bonis sur le plateau D, à Epinay. "Imposés" par la production l'un à l'autre, nous avons fait connaissance en quelques minutes avant de nous lancer dans la lumière des présentations de "Série Noire" réalisées par Daniel Duval. Je me souviens très bien du premier échange que nous avons eu. Paul me questionna, non pas sur mes expériences précédentes, mais il voulut s'avoir si je faisais beaucoup de Pubs (!). J'en faisais, mais ce n'était pas "ma spécialité". Il appréhendait de travailler avec des chefs électros de pub, qui sous le prétexte de la largesse du budget (à l'époque) devenaient très gourmands en matériel ! Paul aimait la simplicité avec un grand sens de la mesure et une grande clarté dans l'exécution de son art. J'avais trouvé un chef et un BON chef, merci Sophie (qui avait formé l'équipe pour Hamster, la production). Notre première rencontre ne fut pas la dernière, car à la fin de l'été, Paul m'appelait pour le film de Pierre Zucca : "Alouette, je te plumerai". Du 21 août au 2 octobre 1987, ce fut un grand bonheur de travailler sous les ordres de Paul. Très calme, passant d'un silence comptemplatif à une série de répliques incisives, jusqu'à l'impertinence, Paul savait donner des ordres avec respect et j'ose le dire, avec une certaine tendresse pour son équipe. Nos trois jours de la courte expérience à Epinay, suffirent à souder un fonctionnement des plus agréables entre Paul, mon équipe et moi. Ce film, pour lequel Fabrice Luchini, Micheline Presle et Claude Chabrol (acteur) nourrissaient l'équipe de leur talent et de leur bonne humeur, est le meilleur souvenir de ma traversée professionnelle. Tout était simple, efficace et plein d'intérêt, Paul y était aussi pour beaucoup. Parfois, lorsque du vin rouge jouait dans une scène, Paul passait vers la réserve de l'accessoiriste, et revenant sur le plateau en passant le revers de sa main sur ses lèvres pour les essuyer, disait à la cantonnade avec un grand sourir : "J'ai appelé le labo, ça tire sur le rouge !".

 

Paul - "Alouette, je te plumerai" - 1987

Car Paul avait de l'humour, beaucoup d'humour, sans aucune peur de se ridiculiser publiquement. Il était aussi très vigilant sur les rapports humains, et la moindre aggressivité ambiante pouvait lui donner l'occasion de sortir vivement des répliques cinglantes et très ciblées. Souvent remonté contre tout, mais s'intéressant jusqu'au petit détail au problème de chacun, il devenait parfois insaisisable, il fallait le suivre dans son mutisme, participer à sa réflexion sur telle ou telle problématique de lumière. Ses doutes, ses questionnements, il les partageait avec moi, oubliant sa prérogative de chef, il accueillait aussi avec joie les propositions d'Emile (le chef machiniste), comme les miennes.

 

Paul remontant un Shaula sur Wind'up - 1987

 

Ensuite, j'ai travaillé avec Paul pour une Pub Algoflash, tournée à Château-Renault ; un film d'entreprise pour Procitel, un téléfilm de Christine Ehm :"Un ange passe" ; un court métrage du chef décorateur Max Bertho : "La naissance de Cloris" ; un reportage sur la jeunesse du réalisateur italien, Luigi Comencini : "Souvenirs d'Agen" qui reste aussi parmi mes meilleurs souvenirs professionnels. Deux hommes humbles, pleins d'attention pour l'équipe, Paul et Luigi, ont rendu ce tournage inoubliable. Ensuite, sur un téléfilm de Claude Grinber :"Fatti et ses frères" pour la série S.O.S. Disparus ; et en 1989, une journée de raccords pour "Deux flics à Belleville", de Sylvain Madigan.

 

 

Projecteur "cuillère à soupe" inventé par Paul Bonis

En 1991, "Valeur refuge" de Jean-Louis Bertucelli, nous permettait à nouveau de travailler ensemble. Paul était toujours égal à lui-même, très à l'écoute de la mise-en-scène, transmettant ses ordres toujours avec tact et délicatesse, sans oublier une pointe très personnelle de malice ! C'était la dernière fois que je participais au travail d'éclairage sous les ordres de Paul.

Pas une ombre au tableau... !

Un chef aux qualités rares, jouant sur les paradoxes les plus surprenants, à la fois pudique et soudain dans l'exhibition, humble et calme jusqu'au mutisme mais aussi vindicatif à l'extrême, sombre et presque triste puis rayonnant d'humour ! Ce fut un vrai bonheur de connaître Paul, d'apprendre et de travailler à ses côtés, sans jamais le saisir complétement. Un homme aux milles facettes d'Humanité.

Philippe


Paul, Philippe et Luigi - "Souvenirs d'Agen" - 1988

 

 

 

 

 

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